03 août 2006 :
Pas le temps de mettre un pied à Cairns que l’on repart, avec Fanny et Jens, pour le cœur rouge de l’Australie, situé dans le sud du territoire du nord : terres désertiques aborigènes devenues le symbole du continent.
Mais cette fois-ci, on y va en avion, évitant ainsi au King – et à nous – de rouler plusieurs milliers de kilomètres en plus en quelques jours ! Et hop, en 2h30 exactement, après avoir survolé la moitié de l’Australie ( ! ), on entame notre atterrissage en plein désert du Tanami. La vue à travers les hublots est extraordinaire, on se compresse les uns les autres pour tous avoir quelques centimètres de vitre, on est au-dessus d’un océan de terre rouge !
Les premiers sortis de l’avion, on court récupérer notre voiture de location : nous voilà devenus des backpackers en civils avec un véhicule aussi… normal ! (lol) Et nous sommes maintenant fin prêts à parcourir les terres de cet endroit mythique ! Enfin presque : il nous faut juste attendre cet étourdi de Jens parti chercher son billet retour oublié dans l’avion ! (lol)
Aujourd’hui, direction Ayers Rock (Uluru en Aborigène), l’énigmatique monolithe rouge trônant en plein milieu du continent, la carte postale d’Australie la plus célèbre au monde.
Sur la route, on se rappelle les commentaires que l’on a entendus pendant les dix derniers mois : « L’Uluru, soit on adore, soit on déteste ! C’est juste un morceau de roche au milieu du désert. » Quant à nous, dès le premier coup d’œil au pied de ce géant, on choisit notre camp : on adore !
Devant nous, tel un iceberg émergeant de l’eau, se dresse l’Uluru, un unique bloc de roche de 348m de haut et de 9 Kms de circonférence ! Le plus gros monolithe au monde ! Entouré sur des centaines de Kms d’étendues d’herbes et de sable ne dépassant pas un mètre de haut, il est aussi imposant qu’énigmatique, et sa couleur lui donne un aspect très particulier : rien au monde ne ressemble à cet énorme caillou rouge posé au milieu de rien.
Trouvez l'Uluru...
Montagne sacrée pour les Aborigènes et source d’inspiration de leur mythologie, l’Uluru est aussi aux yeux de tous – et des nôtres encore plus – un site magique et mystérieux. Comment est-il arrivé là ? Pourquoi ? En plus, comme le disent les Aussies, l’Uluru a plusieurs humeurs et change de couleur en fonction du temps et de l’heure, passant du rouge au violet, du orange au marron.
On s’approche pour faire une randonnée autour de sa base, et on entre alors au cœur du mystère : des crevasses lisses et profondes, des plis et des bosses donnent à ce morceau de pierre des allures vivantes, comme s’il était façonné jour après jour par le vent et l’eau !
On a fait là une superbe balade, s’extasiant à peu près à chaque pas, résistant à l’envie de grimper au sommet de cette montagne sacrée et protégée par les Aborigènes.
Ce n’est que plus tard que l’on a percé le mystère de la création et de l’étrange géologie de l’Uluru : il y a plusieurs centaines de millions d’années, la région était recouverte de montagnes rocheuses et sableuses, l’Uluru était l’une d’elles et s’élevait alors beaucoup plus haut qu’aujourd’hui. Au fil du temps, du vent et de l’érosion, les montagnes sont devenues des dunes de plus en plus basses, leur sable dégringolant et élevant le niveau du sol. A cela se sont ajoutées de fortes inondations : les eaux ont strictement tout englouti, tout poli, tout enseveli sous le sable, puis en se retirant ont crée ces étranges paysages.
Seule la dune de l’Uluru émerge aujourd’hui, bien que les deux-tiers de ce rocher soient cachés sous le sable… comme peut-être d’autres petites montagnes rocheuses : l’Uluru n’est en fait que l’unique partie visible d’icebergs de roche rouge ensevelis sous le désert australien.
Cette explication rationnelle n’enlève en rien la magie et la beauté des lieux, bien au contraire. Et pour preuve, on s’est tous levés à 4h30 du matin pour le voir à la lueur du lever du soleil le lendemain, après l’avoir vu toute la journée, plus à la lueur du coucher du soleil ! On est sous le charme, tout simplement.
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