11 janv 2006 :
Après avoir passé ces derniers jours à travailler sur le site, on embarque enfin à bord du « Spirit of Tasmania II », le ferry qui nous emmène sur l’île de Tasmanie.
Départ prévu : 20h précises, le voyage se fera de nuit… Pourtant, on nous demande de nous présenter à l’embarcadère à 18h, et ce pour subir un contrôle draconien des passagers et des véhicules : strictement aucun aliment frais n’est autorisé à entrer dans l’île pour protéger le statut « disease free » de la Tasmanie (= sans maladie). (Le passage d’aliments frais implique le passage des germes et des bactéries contenus dedans, et la Tasmanie n’ayant pas toutes les maladies du reste du monde, elle veut s’en protéger.) Ça tombe bien, on venait de faire le plein au supermarché : notre coffre débordait de fruits et légumes…
Dommage ! Au moins, maintenant, vous le savez : il faut manger tous vos stocks avant d’arriver en Tasmanie !
Sur le bateau, notre mission est de nous renseigner un peu sur notre destination… et ce qu’on découvre nous donne encore plus envie d’y aller, enfin si c’est possible ! (lol)
La Tasmanie, appelée Tassie par les Aussies, est l’état le plus petit d’Australie, avec seulement 64 500 Km carrés de superficie (soit 0,9% seulement de toute l’OZ !) Mais, c’est surtout un état extrêmement sauvage, avec beaucoup de parties encore inexplorées ! En fait, si on regarde une carte de l’île, il n’y a pas beaucoup de routes tracées, et pour cause : une bonne moitié est composée de « rainforest » et de forêts impénétrables. C’est l’un des derniers territoires vierges de la planète. Une île, un bout du monde, un paradis où la nature est reine. Quant aux habitants ? Moins de 500 000, ils sont disséminés à travers l’île, dans les quelques régions habitables, la plupart vivant d’agriculture ou d’élevage.
12 janv 2006 :
7h00 : Arrivée à Devonport… On est fous de joie et impatients de voir toutes les merveilles que la Tasmanie a à nous offrir ! On file au Backpacker’s Barn, le magasin de la région spécialisé dans la randonnée : pour de telles terres sauvages, il faut un bon équipement d’explorateurs ! Mais là, grande déception : la porte est fermée… C’est normal, il est 7h 05 ! On attend donc deux longues heures, on va visiter la ville, minuscule et sans intérêt particulier: c ’est surtout une base pour des excursions à faire et des informations à prendre.
C’est dans ce magasin que l’on rencontre Cathy, la gérante : une Tasmanienne 100% nature, passionnée de randonnée et de sauvegarde de l’environnement. Tout commence par des conseils sur un pantalon de trekking… Suivent alors des conseils sur les plus belles randos du coin, en l’occurrence celles du « Tarkine wilderness ». Elle nous indique les endroits « you must see » (à ne pas manquer). Le courant passe, elle nous demande d’où l’on vient, et on finit par discuter pendant deux heures dans son magasin de l’arrière pays niçois, de nos côtes, de la Corse. On parle ensuite de protection de la nature et d’une éventuelle alliance inter-îles (Corse/Tasmanie) pour favoriser l’environnement… Oui, mais ça, ce sera pour un autre projet !
Et, pendant que l’on discute, un grand roux aux yeux clairs se mêle à la conversation, Pete. Vous êtes d’origine irlandaise ? Pas possible ! (lol) En deux phrases, on lui explique qui on est et ce que l’on fait : c’étaient les mots magiques… Il nous invite alors chez lui, quelque part dans le Nord Ouest de la Tasmanie, en nous promettant des vues et des randos à couper le souffle. Un échange rapide de numéros de téléphone, et notre homme avait disparu !
Quelle matinée : en quelques heures, deux rencontres inattendues avec des amoureux de la nature, et nos plans pour la Tasmanie sont complètement chamboulés ! Cette fois-ci, ce n’est plus nous les guides, ce sont eux…
Non, Charles, ce n'est plus nous les guides, lâche ton bâton! (lol)
On se laisse guider, on boit avidement leurs conseils et les noms de leurs endroits préférés, on retrace notre parcours, on est ravis.
Pour ce soir, Cathy nous conseille le Narawntapu National Park, à quelques Kilomètres à l’est de Devonport : c’est paraît-il, l’endroit privilégié pour voir la « wildlife » sortir à la tombée de la nuit. Il ne faut pas nous en dire plus, on y court.
Et en effet, alors que l’on dînait tranquillement – du thon et des patates, repas routard par excellence – un petit opossum pointe le bout de son nez, timidement d’abord, puis sans aucune retenue il essaye de rentrer dans notre glacière, il passe entre nos jambes…
Un vrai petit amour, le premier du défilé nocturne auquel on a eu droit ! Les autres figurants ? Des wombats et des wallabies.
Un enchantement ! On a quand même été un peu déçus de ne pas voir de diables de Tasmanie… jamais contents ces Français ! (lol)
Il faut dire qu’il est assez rare d’apercevoir ces « Devils » car ils restent dans la végétation dense et presque inaccessible, s’éloignant au maximum des campeurs et des curieux . Mais ne vous inquiétez pas, on les aura, c’est une promesse !
13 janv 2006
Happy Birthday to you, Charles !!!
22 ans aujourd’hui, ça se fête … Un petit déjeuner tranquille dans le bush, une jolie fougère surprise (papier cadeau du cru), avec un Bimbi à l’intérieur , et on reprend la route !
Avec Bimbi, notre nouveau compagnon de route!
Premier arrêt, Sheffield, une petite ville tranquille que l’on visite, plus pour son office de tourisme que pour son charme. Vous l’aurez compris, en OZ, les paysages sauvages sont fascinants, mais les petites villes, neuves et artificielles (moins de 150 ans) n’ont pas grand intérêt en général.
A l’office de tourisme, on se renseigne sur les grottes de Mole Creek, on réserve deux passes pour l’Overland Track, une randonnée d’une dizaine de jours au centre de la Tasmanie réputée pour être inoubliable. On discute avec Patricia, une Tasmanienne depuis cinq générations qui nous explique les traditions de Noël en Tasmanie (voir la partie écoles)… C’est un bonheur de parler avec les Tassies : quand on les branche, ils ne s’arrêtent plus !
En début d’après-midi, on fait une ballade, tranquille mais très sympa, dans les Alum Cliffs, une réserve naturelle où vivaient les Aborigènes. Puis, direction Mole Creek… Sur la route, on se serait cru en Normandie : des collines vertes et des vaches partout ! Un petit truc en plus quand même, des forêts très humides, remplies d’eucalyptus et de fougères géantes, et quand on s’enfonce dedans, des rivières et des grottes. On en visite deux, on a eu du mal à les trouver d’ailleurs car leurs entrées sont cachées par la végétation démesurée. Une chose est sûre, ça valait la peine de chercher !
Et, à force de chercher, on s’est trouvé un petit coin de paradis pour passer la soirée : un petit champ au pied du bush, une fine rivière, des milliers d’étoiles dans le ciel, et personne à des dizaines de kilomètres à la ronde. Un cadre magique, juste les bruits de l’eau et de la forêt ! Ajoutez à cela un bon feu de bois, des bières bien fraîches et de la viande au barbecue … le pur bonheur ! Rien n’est trop beau pour l’anniversaire de notre Charly !
Ready to party?????????????
D’ailleurs, pour fêter ça comme il se doit, un gâteau d’anniversaire minute (et sans four s’il vous plaît), à base de biscuits et de snickers… Au moins, ici, pas besoin d’éteindre la lumière pour souffler les bougies ! (lol)
Une soirée merveilleuse, que l’on termine en fabriquant des pièges à écrevisses avec notre moustiquaire et du fil de fer, comme nous l’avait montré Frank, le manager du camping de Griffith : quelques feuilles d’eucalyptus à l’intérieur, et tel quel dans la rivière ! Brrr, l’eau glacée sur les chevilles en pleine nuit, ça revigore. Cette fois-là, on n’a rien attrapé…et tant mieux : on nous apprend le lendemain que la pêche aux écrevisses de Tasmanie est risquée car ici, les écrevisses sont géantes (de la taille d’un homard) et en voie de disparition : 25000 dollars d’amende rien que pour tenter d’en attraper, et la prison si on y arrive !
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