05 mars 2006
Après 3 jours passés à Adelaide, la capitale du « Festival State » (South Australia), on peut maintenant vous en faire une visite guidée…
Tout d’abord, le centre-ville : aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est un quartier commerçant au milieu d’un parc de 25 Kms carrés !
Les rues y sont très larges et les immeubles assez bas, contrairement au cœur des grandes villes que l’on a visitées jusqu’alors. Au final, une ville aérée où la balade n’est pas oppressante, mais agréable.
Tout autour, des banlieues et des quartiers résidentiels chics, qui s’étendent jusqu’à la plage. Une plage qui, malgré sa position (aux abords d’une grande ville), a su garder son cachet sauvage.
De la même manière, Adelaide a su gardé son apparence de petit village colonial, malgré son million d’habitants et malgré qu’elle soit la capitale des arts et des lettres du SA (South Australia), appelé « Festival State » en raison des nombreux festivals qui y sont organisés. Le mois de Mars à Adelaide est consacré à la musique, et on a eu la chance d’assister au ‘Adelaide Music Festival’, un ballet-concert en plein air au-dessus de la Torrens River !
Il y avait un monde fou, des milliers de personnes s’étaient réunies pour faire partie de ce festival… et on y était !
06 mars 2006
Direction Port Augusta, le portail de l’Outback, où l’on va préparer notre « voyage dans le voyage » à bord de ‘Lady’, le 4x4 de nos amis flamands, Griet et Hans.
On y arrive en début d’après-midi : ça y est 10 000 Kms au compteur du King… déjà ! Les distances en OZ n’ont vraiment rien à voir avec celles en France.
A Port Augusta, c’est étrange, on se sent mal à l’aise. C’est ici que l’on voit nos premiers aborigènes, mais ils n’ont rien à voir avec les hommes proches de la nature que l’on imaginait. Ceux qui vivent ici sont connus pour être les plus marginaux, les plus violents, les plus malheureux. Chez eux, l’alcool et la drogue font des ravages… Pour vous dire, le premier que l’on voit nous arrête et nous demande de l’argent pour s’acheter de l’alcool ! On nous avait déjà prévenu à Adelaide, mais de le voir en vrai nous a choqué. Même s’ils sont chez eux ici depuis des millénaires, c’est à eux de s’intégrer, et la plupart n’y arrivent pas. Triste vision… effrayante même.
Quant à nous, notre mission est de préparer notre voyage : plus de 3 000 Kms en plein cœur de l’Outback australien, jusqu’à Birdsville, un petit village au centre du continent, au croisement du South Australia, du Queensland et des territoires du Nord. Inutile de vous dire à quel point il faut s’organiser pour un tel séjour ‘in the middle of nowhere’… On ne vous ennuiera pas avec tous les détails, mais pour vous donner une idée, on ne croisera de village que tous les 500 Kms environ, et souvent, le village ne se compose que d’un pub! Il faut donc faire le plein d’essence, de nourriture, d’eau et d’informations. De l’eau surtout car, dans le désert, il faut, paraît-il, compter entre 10 et 20 litres d’eau par jour et par personne… et on est 4 !
C’est donc avec 100 litres d’eau et de quoi manger pendant 3 semaines que l’on s’embarque pour le fin fond de l’Australie. On est encore à deux voitures.
KING
LADY
07 mars 2006
Après avoir vérifié l’état et le contenu de King et de Lady (nos véhicules pour les novices), le voyage commence.
(On parlera toujours de la température à l’intérieur de la voiture, c’est-à-dire à l’ombre et au frais du courant d’air)
Aujourd’hui, on reste proche de la civilisation. On roule encore quelques kilomètres sur du goudron, on croise quelques touristes égarés venus visiter les fameuses Flinders Ranges…
Mais la plupart du temps, on roule sur un chemin pour aventuriers (en très mauvais état) qui suit la piste des anciens convois de bétail de l’Oodnadatta Track et qui longe les rails du mythique « Ghan Train » (le premier train à avoir traversé le continent du sud au nord en coupant à travers le désert) !
C’est d’ailleurs sur cette route de terre que l’on en verra le plus :
On traverse d’abord un semi désert, la terre y est bordeaux (on s’approche peu à peu du « cœur rouge » de l’Australie !), les eucalyptus géants laissent de plus en plus la place aux petits arbustes du désert, les « mulgas » (sombres) et le « myall » (gris plus clair), des arbustes arrivant à hauteur du genou maximum… Le dépaysement arrive !
Au fil des kilomètres, il est de plus en plus marqué. On voit alors nos premiers émeus (emblème du blason de l’Australie avec le kangourou), on est fous de joie...
Puis le paysage change et on retrouve les champs d’or typiques des régions chaudes et arides, notre « savane africaine » comme on l’appelle… et bing bang, des centaines de ressorts bondissent autour de nous ! Des kangourous à museau gris (petits et fins), et des « red kangaroos », les grands kangourous massifs et musclés du désert.
Ceux- là n’ont rien à voir avec les petites peluches inoffensives que l’on voyait jusqu’alors… (lol)
Puis, en fin d’après-midi, on arrive dans les Flinders Ranges, une chaîne de montagnes de la taille de la Belgique (!), une oasis de forets, de fleurs et de rivières au milieu du désert.
Il y a trois moyens de voir les secrets qu’elle abrite : à pied, en 4x4 ou en avionnette… Ce sera à pied pour nous, mais demain !
08 mars 2006
Les Flinders Ranges sont très importantes pour toutes les communautés aborigènes car, selon leur croyance, c’est là que tout a commencé, c’est le berceau de l’humanité. Et scientifiquement parlant, c’est vrai : les premiers êtres humains ont été découverts ici. De ce fait, les Flinders Ranges sont aujourd’hui encore un site aborigène important où, selon eux, les gens viennent du monde entier pour se ressourcer.
Au petit matin, on marche jusqu’à Wilpena Pound : à cet endroit, la chaîne de montagnes forme un cercle qui fait office de cirque naturel.
A l’intérieur, grâce à l’humidité retenue par les montagnes, les terres sont fertiles et la végétation dense. A l’extérieur, rien : tout est plus aride.
Puis, c’est dans le « Sacred Canyon » que l’on va, une vallée sacrée où les aborigènes ont gravé les roches il y a des milliers d’années. Des dessins plutôt rudimentaires (des cercles, des flèches…), mais riches en signification.
En remontant ce canyon, on saute de rocher en rocher, on escalade, on se prend des photos, on passe entre deux arbres, et d’un coup, on gesticule tous en jetant appareils photos et Tshirts et en se frottant le visage… Entre ces deux arbres, il y avait des toiles d’araignées monumentales et en 3 dimensions (on en traverse une première, et on a la tête dans une chrysalide géante, avec des toiles dans tous les sens !), et des araignées énormes et effrayantes…
« Regarde dans mon dos, vite ! » « Dans mes cheveux, il n’y a rien ? » « Quelque chose me gratte la jambe, c’est quoi ? » … RAS : Rien à signaler, on continue.
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