19 nov 2005 :
Sur le chemin de Griffith, les paysages changent encore : les collines disparaissent, tout devient plat, le vert intense laisse place au jaune or. Et le plus impressionnant, c’est la route : une énorme route droite et plate au milieu de rien, aucun virage, aucune colline. On a l’impression qu’elle est infinie, ce qui n’est pas loin de la vérité en fait ! Pendant des kilomètres et des kilomètres, on ne voit rien, ni voiture, ni homme ni maison, juste quelques boites aux lettres au bord de la route. C’est incroyable … cette impression d’infini, et cela à 360 degrés !
Après plusieurs centaines de kilomètres et à peine une dizaine de voitures croisées, on arrive enfin à Griffith. On est samedi soir, il est 21h, on va directement au camping Showground (site 22 !). Et là, à notre grande surprise, nombreuses étaient les tentes, mais rares les personnes : en fait tout le monde dort ! Ce n’est que le lendemain, en parlant avec les autres backpackers et surtout avec nos amis de Sydney qu’on a retrouvés à Griffith – Max, Yohaness et Martin, que nous avons su pourquoi : ici tout le monde travaille très dur et la journée commence à 5h du matin… du coup, à 21h tout le monde dort ! On vit avec le soleil en quelque sorte.
20 nov 2005 :
Par contre, aujourd’hui, c’est Dimache, le « Day off » (jour de congé) pour une bonne partie des travailleurs, alors tous en profitent pour dormir… Ils sont tellement éreintés par le travail ! De toute façon, on est à Griffith, si on ne travaille pas, il n’y a rien à faire.
A notre tour maintenant de travailler dans les champs… Ici, pour trouver un job, rien de plus simple : il faut passer par « CAESAR », c’est ce que tout le monde vous dit ! Ce n’est pas un employeur ni un fermier, c’est juste le manager de l’unique auberge de jeunesse de Griffith, qui se charge « pour le plaisir » de trouver du travail aux nouveaux arrivants, aux centaines de nouveaux arrivants qui arrivent chaque semaine. On se doute bien que son plaisir se compte en dollars ! Mais c’est comme ça et pas autrement.
Ce farmer qui se veut businessman, en permanence débordé, un de ses nombreux portables à l’oreille, prendra toujours 5 minutes pour vous trouver du travail ! Effectivement, en 5 minutes, l’affaire était réglée. On avait tous les deux, avec Nico, rendez-vous le lendemain matin à 5h30 avec Erol, notre nouveau « contractor » (employeur). Notre job ? Tree cleaning, on n’en sait pas plus, ni ce que c’est ni combien on gagne, rien. (Faut-il emmener du savon ? lol)
A Griffith, ce qu’on vous donne, il faut le prendre sans poser de questions : on décide pour vous du boulot que vous allez faire, vous n’avez pas le choix !
21 nov 2005 :
4h45 du matin, le réveil sonne. Il fait nuit, il fait froid, il faut faire vite.
5h25, Erol passe nous prendre au camping, on n’est pas prêts, tant pis, il faut y aller. On s’entasse à 8 dans sa voiture et on file !
6h, arrivée dans les vignobles, distribution d’énormes machettes, dispersion des backpackers dans les rangées de vignes. Erol nous dit accessoirement que si on se fait mordre par un serpent, il faut impérativement regarder sa couleur : s’il est noir, on a 20 minutes pour être sauvé, s’il est brun c’est foutu, on meurt en quelques minutes !
Voici d'autres petites surprises sympatiques ...
... dont la fameuse araignée mortelle, la red back! On en a trouvé aussi une dans la douche, et dans la chaussure d'un voisin de tente!
Et le tree cleaning alors ? Il s’agit d’élaguer des pieds de vignes à la machette. Ça a l’air tranquille comme ça, mais il faut aller vite, Erol est toujours derrière nous, les rangées sont interminables (certaines vnt jusqu’à un kilomètre de long !). Après quelques heures, la chaleur devient insupportable (on est en plein soleil, la température atteint facilement les 40 degrés), d’autant qu’il faut rester couverts des pieds à la tête pour se protéger des coups de soleil et des insectes, parfois mortels ; et les mouches arrivent par milliers sur notre visage, sur nous, partout ! On dépense autant d'énergie à les chasser qu’à couper les branches ! Sans parler de la terre et de la poussière volatile qui s’incruste partout et se mêle à notre sueur pour faire de la boue.
Voila ce qu'il faut élaguer...
Erol, notre employeur qui n'est jamais loin...
10h, 10 minutes de pause, le temps de boire une gorgée et d’avaler quelques biscuits, et c’est reparti pour un tour jusqu’au lunch time de 13h30, et enfin à 17h, la journée se termine.
La pause de 10h00!
Toujours prêts!
Bilan de la journée ? 10 rangées faites chacun, 2 000 pieds de vignes élagués, 3 mouches gobées, des ampoules et des coupures plein les mains, de la boue des pieds à la tête, un énorme mal au dos (les vignes sont basses), mais 130 dollars dans la poche !
Elles étaient propres ce matin pourtant!!!
18h, retour au camping, on se prépare à dîner, et devant les fourneaux, on se demande tous mutuellement comment s’est passée la journée, même si on ne se connaît pas. On veut plus ou moins se rassurer en entendant qu’on est tous dans la même galère !
Dans la cuisine...
Toujours dans la cuisne...
20h30, on est morts, on va se coucher.
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